Le dernier jour de Pierre

Conte tragique sans texte, cinématographique et contemplatif, ponctué de Brèches Noires horrifiques.

Un homme marche, accompagné du paysage hivernal, en campagne.
Il ne porte pas de sac, mais n’a pas l’air du coin pour autant : c’est Pierre.
La neige tombe, il arrive au seuil d'un village. Il ne semble pas avoir d’objectif, si ce n’est de suivre ce que lui indiquera le présent de ce voyage.
Pierre a le cœur simple. Léger … Et lourd.

Dix tableaux-décors se succèdent dans le grand castelet, accueillant une vingtaine de marionnettes à fils longs de différentes échelles pour dresser, lente et douce, ce que nous appelons « l’histoire de Pierre ».
Ponctuent cette aventure lente et contemplative, des Brèches Noires. Ce sont des suspensions ou coupures scéniques métaphoriques, surnaturelles et horrifiques. Elles sont de plus en plus régulières et se passent en avant- scène.

Tout de la création, de l'écriture, la construction, la composition musicale dans Le dernier jour de Pierre tend à étirer l'œuvre dans deux directions opposées : celle de l'espoir et celle de son absence totale. C'est dans cet intervalle profondément mélancolique que Baptiste Zsilina a voulu loger l'esthétique du spectacle.

Générosité visuelle et atemporalité.
« Il me semble que pour soulever des états d'âme universels chez le public, il faut épargner le spectacle de trop de références directes à l'époque actuelle, qu'elles soient visuelles ou contextuelles.
Je trouve que la réalité contemporaine que nous traversons est déjà bien assez présente à travers les supports numériques, le cinéma, le théâtre documentaire ou réaliste. Ce n'est pas ce que je souhaite à l'endroit du théâtre magique. C'est pour cela que nous défendons le vernis nostalgique qui recouvre "Le dernier jour de Pierre". Son désespoir est à la fois éternel, ancien, et terriblement actuel. » Baptiste Zsilina