Nos pères, nos frères, nos amis

Plus qu’un essai, ce livre est avant tout une enquête au cours de laquelle nous suivons un personnage principal, journaliste, s’intéresser brutalement à un sujet qui lui avait échappé jusqu’à présent malgré la pression médiatique : les violences faites aux femmes, par le prisme de ceux qui les engendrent, les hommes.
L’adaptation de cet essai pour le théâtre est donc le parcours d’un homme – parmi les hommes- , Mathieu, qui assiste à deux groupes de paroles (l’un à Lyon, le second à Caen) et à sa rencontre, par digression, et par empathie, avec des femmes qui font récit de leurs expériences traumatisantes, de leurs rapports à l’homme violent. C’est aussi une enquête auprès d’un personnel soignant, écoutant, encadrant qui nous permet de tenter de comprendre, d’analyser, de surmonter la violence des récits, des actes, des situations. J’ai donc choisi de mettre en avant toute la mise en perspective du parcours de ce journaliste entre sa vie, son éducation, son intelligence, son intimité, et les récits entendus, les hommes et les femmes rencontrés, les mots utilisés, les bouleversements engendrés, les incompréhensions.
Le spectacle fera entendre des récits, questionnés sans cesse par l’écoute empathique de cet homme, ne jugeant jamais, respectant toujours ses interlocuteurs, mais comme nous saisis par ce petit quotidien qui engendre une autre histoire de la violence, qui nous atterre par tant de monstruosité insoupçonnable chez nos semblables, nos pères, nos frères, nos amis.