Lune jaune-La ballade de Leila et Lee

INVERKEITHING, banlieue d'Edimbourgh aujourd’hui.
It's friday night! et Leila décide d’aller faire un tour au cimetière avec Lee, le bad boy de son lycée.
Survient le beau-père de Lee, très en colère.
Et puis ça tourne mal, très mal.
Et Leila et Lee décident de s’enfuir vers le Nord, à la recherche du père de Lee, ancien caïd de Glasgow.
2 adolescents presque adultes se lancent dans une cavale à la Bonnie and Clyde.

Mais, ce récit est-il bien réel?
N'est-il pas le fruit de l'imagination de Leila, la silencieuse (silent Leila), jeune fille qui a choisi de se réfugier dans le silence.
Et s’il n’est que le fruit de l’imagination de Leila, quels réflexes d'invention inconscients entrent, ici, en jeu?
Quelle histoire s'invente-t-elle? Quel rôle se donne-t-elle?
Celui d'une héroïne cherchant à faire jeu égal avec le héros.
Y croit-elle seulement?
Et, comme dans un mauvais rêve, ne cherche-telle pas à détruire son récit, semant en chemin des éléments qui se retourneront contre elle?
Leila la silencieuse semble avoir beaucoup à dire mais comme elle le dit :"les gens
entendent ce qu'ils ont envie d'entendre, peu importe ce qu'on dit. Alors j'ai décidé d'arrêter"
De parler.
De prendre la parole, de se positionner.
Et dans sa tête, elle s'invente un monde.
Mais peut-être se rendra-t-elle compte que celui qui ne parle pas ne risque pas d'être entendu.
Et que si elle laisse faire son côté sombre, les personnages qu'elle invente et déploie, prendront le pouvoir dans son récit et s'arrogeront le droit de diriger l'histoire.
Même dans son film d'action imaginaire et idéalisé, si elle se tait, ce n'est pas elle qui décidera.
Celle qui ne parle pas ne risque pas d'être entendue.
Ses personnages la pousseront dans ses retranchements en mettant en lumière ses contradictions.
Et dans sa fiction, tout au moins, Leila devra prendre la parole pour tenir le cap de son histoire, jusqu'au bout et jusqu'au refus du mirage de l'Happy End hollywodien.

Il est, ici, question de passage à l’âge adulte, de responsabilité face à ses choix, ses actes, de projection et de fantasmes, de désir et de pulsions et puis de reflet médiatique et de difficulté à être en prise avec la réalité.