La Table du fond / Silence

« La table du fond » et « Silence » sont les deux premiers volets de « La trilogie de Franck ».
Sylvie Salin s’inquiète car son fils de 13 ans ne rentre plus à la maison depuis trois jours. En allant rencontrer ses professeurs, elle découvre qu’il va toujours au collège et qu’il y est heureux. Par la suite, elle le retrouve dans un bar où il a trouvé abri. Ils se parlent toute la nuit.

La genèse de cette trilogie : en 1996, François Cervantes a passé un an au collège du Village à Trappes, en classe de 4èmeA. « J’ai voulu retourner à l’école, retraverser un pays d’enfance, un quartier de l’esprit. »
Il s’est assis à une table au fond de la classe, a suivi les cours et a écrit la nouvelle « La table du fond ».

Dix ans plus tard, en 2006, il en fait une adaptation théâtrale. Pendant les premières tournées du spectacle, les discussions avec le public font ressortir que les jeunes spectateurs accusent violemment la mère de son immobilité. François Cervantes écrit alors la suite, « Silence », où la mère et le fils se retrouvent.

Ces spectacles ont eu une première vie de 2006 à 2016, et ont fait l’objet d’une re-création en 2023.

Extrait :

Sylvie – " Moi, je n’écoutais pas. J’étais assise, là, par là. Quand le professeur m’interrogeait, je le regardais, et je replongeais ma tête dans le cahier
Il fallait toujours apprendre des choses que je ne savais pas, c’était comme si on m’annonçait
de mauvaises nouvelles du matin au soir
Le Prof – Je vais vous raconter une expérience que l’on fait sur une souris
– D’accord
– On la met dans l’eau, elle nage, une heure, puis elle se noie. Et là, on la ressort quelques
secondes, et on la replonge
– Oh non...
– Combien de temps croyez-vous qu’elle tient ?
– Pas longtemps ?
– Six heures
– C’est vrai ?
– Oui. Vous voyez, il ne faut pas se décourager "

« Un remarquable travail d’acteur, une mise en scène simple et inventive. On est plongé dans des décors allusifs et très concrets en même temps : une salle de classe, un bar, avec presque rien, mais on y est. Le texte est proche de tous les publics, parfois trivial, souvent d’une poésie très contemporaine, qui fait voyager loin. » Zibeline