Je m'suis fait tout p'tit

Je m’suis fait tout p’tit est un dialogue imaginaire avec Georges Brassens. Les propos de Brassens sont diffusés en voix-off, et sont issus d’une interview réalisée par Philippe Némo en 1979 pour France Culture. Sur un ton léger et humoristique, cette conversation permet d’évoquer les thèmes chers à Georges Brassens. Pour ce spectacle, Damien Luce a composé des chansons dans le style du grand Georges, qu’il interprète sur scène.

De son vivant, Georges Brassens était déjà une personnalité énigmatique. Peu friand des interviews, il ne s’y livrait que lorsque c’était absolument nécessaire. Ses chansons, pourtant, étaient connues de tous, et à travers elles, le public avait l’impression de connaitre leur auteur.


Brassens le disait lui-même : « Dans mes chansons, il faut qu’on ait l’impression que je parle. Et mes musiques doivent passer inaperçu, un peu comme une musique de film. » Cet objectif était parfaitement atteint, et pourtant Brassens concédait que certaines de ses chansons avaient trouvé le succès grâce à leur musique plus qu’à leur texte. Ce désir de « raconter en musique », sur des vers cisaillés, fait toute l’originalité de Georges Brassens. À ses débuts en 1952, le rock & roll, excroissance du jazz, commençait à faire danser les foules. Un homme seul avec sa guitare, chantant d’une voix sans beauté particulière, et s’accompagnant de façon sobre et quasi monotone (les fameuses « pompes »), ne pouvait connaitre le succès que par l’extrême qualité de ses compositions. Ce fut le cas. Présenté à l’artiste de cabaret Patachou, Brassens eut l’occasion d’interpréter quelques-unes de ses chansons en public. Le succès fut immédiat, et ne s’est jamais démenti par la suite.
Mais Brassens ne se résume pas à des textes et des musiques. Il y a aussi un esprit Brassens, un mélange d’impertinence et de tendresse, tantôt grinçant tantôt chaleureux, une simplicité qu’il pratiquait jusque dans sa vie quotidienne, un rejet de l’artifice, du tape-à-l’œil, du compromis. Les seules concessions qu’il s’octroyait étaient à la rime.
Ce spectacle tente d’invoquer cet esprit libre et sans chichi. Grâce aux archives de l’INA, Georges Brassens est convié sur la scène.