Voyage en territoires perdus

Le 9 février 1982 à 16h, L’avant dernière barre d’immeuble de la cité Olivier de Serres à
Villeurbanne est dynamitée.
Un jeune garçon assiste à la démolition depuis sa fenêtre. Il n’est pas seul à vivre ce grand boum.
Tous les habitants du quartier sont là, Monsieur Zaouche l’épicier, monsieur Durant qui n’aime pas beaucoup les étrangers, Thierry la Fronde, Les gérants du Bon Lait, les enfants du quartier…
«VOYAGE EN TERRITOIRES PERDUS » est le portrait en mouvement d’une cité-ghetto et de ses habitants, d’une certaine époque, d’une enfance.
Nous voici à la fin des années soixante-dix à Villeurbanne, à la frontière de la cité Olivier de Serres dont nous assistons à la démolition — la décision a été prise en haut lieu — à travers les yeux d’un enfant qui grandit là, juste à côté.
Un homme, une voix, porte la mélopée du récit qui tisse les petits et les grands fils de l’histoire, en tricote les échos, à l’instar de l’enfant de huit ans qui se construit au milieu des immeubles qui s’écroulent…

Un mot de Sylvain Maurice:
Quand un acteur revisite sa vie sous une forme théâtrale, cela m’intéresse toujours.
Et quand cette « revisitation » se déploie à travers une écriture puissante, à la fois concrète et musicale, cela m’intéresse doublement.
Donc je serai aux côtés de Xavier, accompagné du musicien BobX.
L’enjeu est d’aller à l’essentiel : pas d’artifice, juste un interprète qui raconte, slame et joue. Et BobX, qui l’accompagne.
On part en voyage : car revisiter sa mémoire, surtout quand elle s’inscrit si intimement dans un quartier, dans une ville, dans une époque, c’est donner au souvenir des vertus présentes. Le passé et le présent sont comme les deux faces d’un même enjeu : être.

« La cité j’y retourne quand je veux. L’enfance j’y retourne quand je veux.»

"Je pleure un monde mort. Mais moi qui le pleure, je ne suis pas mort."
Pier Paolo Pasolini