BETTY DEVENUE BOOP ou les anordinaires

Fin des années 90, nous imaginons réinventer le théâtre universitaire, et nous créons /NTERST/CES. Le nom vient de lectures de Deleuze : "les interstices ne cesseront d’essayer de se multiplier. Les images sont esclaves les unes des autres et nous sommes esclaves des images, tant qu’elles sont à la chaîne." Pour briser les chaînes, casser les murs : il faut creuser les interstices, fouiller les failles, habiter cet espace-temps d’entre-deux. Aux Interstices, les processus et les rencontres ont autant de valeur que les œuvres. Nous arpentons les textes de Müller, Büchner, Beckett, Brecht, questionnons l’art de l’acteur, le langage, la fonction sociale du théâtre. Les livres de Fourier arrivent sur la table. Ses rêves « d’harmonie sociale » sont stimulants : nous menons 5 ans d’enquêtes avec Barbara Métais-Chastanier sur les Utopies. C’est quoi ce LIEU (-topos) idéal et bon (eu-) et qui n’existerait pas (-u) ?
Naissent deux créations : "Nous qui habitons vos ruines" et "De quoi hier sera fait". 7 ans de travail en commun avec les artistes de La Bulle Bleue ont ouvert le dernier interstice en date, et donné lieu à trois créations : "Betty devenue Boop ou les anordinaires", "La Tempête" et "Le Songe d’une nuit d’été" de Shakespeare.