Quatorze (farce macabre !)

Le 28 juin 1914, l’Europe est en paix et l’été s’annonce chaud et agréable. Mais, ce même jour, à Sarajevo, un jeune étudiant « bosniaque-mais-serbe » assassine le prince héritier de l’empire d’Autriche-Hongrie, l’archiduc François-Ferdinand, le fameux. Et trente-huit jours plus tard, c’est la guerre, — la grande, avec ses vingt millions de morts. Une première ! Une première mondiale !
Deux comédiens s’emparent un siècle plus tard de cette terrible et surprenante affaire et plongent — et nous avec — la tête la première dans l’infernal mécanisme des jeux d’alliances et nous en font ressortir toute la cruelle absurdité.
Les voilà, un peu comme à la foire, qui interprètent tour à tour, avec une grande virtuosité mais un total irrespect : ministres, rois, empereurs, généraux, présidents, Anglais, Français, Allemands, Russes, Austro-Hongrois…
Et nous voilà, nous, cent ans après, qui rions de leur fatal aveuglement, à ces grands hommes ! « Devoir de mémoire ! », qu’ils disent ? Eh bien d’accord, remémorons-nous alors !
Rigoureusement documenté mais refusant tout folklore et tout apitoiement, le spectacle interroge autant qu’il divertit : ne pouvait-on éviter ce fatal engrenage ? Comment a-t-on bien pu en arriver là ? Comment ?

Vincent Fouquet, c’est quoi « Quatorze » ?
- C’est un spectacle où l’on décortique les causes immédiates de la guerre 14 en une heure.

Et pourquoi ce sous-titre : « Farce macabre » ?
- Parce qu’étonnamment on y rit. Du grotesque de certains personnages et de certaines situations historiques. C’est donc une farce. On y rit, mais en ayant conscience de l’issue tragique de l’histoire. L’imminence de la catastrophe, évidente pour nous aujourd’hui, n’apparaît pas aux yeux des hommes politiques de l’époque. Un peu comme les personnages du film Don’t look up, ils ne voient pas la comète fondre sur eux.

Mais est ce bien sérieux comme spectacle ?
- Oui, c’est sérieux — mais drôle. Ou drôle mais sérieux. On y apprend plein de choses, vous verrez, mais en riant. Jaune.

Et on y parle bien des Poilus ? Et de l’expérience terrible des tranchées ?
- Pas du tout. C’est un spectacle sur la guerre 14 mais garanti sans tranchées ni Poilus !