J'aurais voulu être Jeff Bezos

Le spectacle a obtenu la mention spéciale du Prix Théâtre 13 :

Jeff Bezos fait partie de la famille des entrepreneurs-visionnaires, chère à l'imaginaire libertarien américain et dont le récit ressemble globalement à tous les autres membres de ce club : parti de rien, propulsé au sommet de la fortune grâce à une bonne idée, de la volonté, et un garage.

Grâce aux montagnes de dollars accumulés par les petits caprices en ligne du monde libre, Jeff Bezos peut investir à tour de bras dans la robotique, l'intelligence artificielle, la presse, l'immobilier, le médical, les satellites et la conquête spatiale pour réaliser sont plus grand rêve : faire d'Amazon un système unique englobant le futur de la maison, du travail et du commerce. Afin de lutter contre le réchauffement climatique, auquel il contribue via cette aberration écologique qu'est Amazon, Jeff Bezos propose de délocaliser l'industrie lourde terrestre dans l'espace. Il propose aussi que les humains vivent par trillions hors de la Terre et du système solaire dans des colonies spatiales.

J'aurais voulu être Jeff Bezos prend source dans une forme méconnue et peu documentée qui était donnée dans la Rome antique : la satura. A l'instar de la salade romaine, mélange d'ingrédients variés, la satura était de ce que l'on en sait une forme composite, un mélange d'ingrédients théâtraux différents. En vers, en prose, avec des passages chantés et dansés, elle pouvait passer du coq-à-l'âne, avec parfois de la vulgarité, que ce soit en terme de forme ou de sujet traité. Une forme hybride, transitoire entre la comédie grecque et la véritable satire romaine. Le spectacle se voit comme un fantasme de satura dans le sens d'une alternance de registres. Alexandrins, boulevard, clown, rap, témoignage, tragédie "shakespearienne". Autant de styles pour varier les plaisirs et les angles d'attaque pour la critique, la raillerie et la réflexion.

Le seul fil rouge du spectacle est le sujet qu'il traite. Chaque scène est une transformation d'une anecdote, d'un fait, de paroles glanées et de pensées sur Jeff Bezos et Amazon. Toute l'ambition du spectacle repose sur le le désir de dérouter, et surtout, d'amuser.