Le Grand Jour

La Compagnie Aléthéia est fondée en juillet 2018, elle porte les projets de l’auteure, interprète et metteure en scène Frédérique Voruz. « « Aléthéia », en Grec, signifie La Vérité́ : mot composé du a- privatif et du nom propre « Léthé́ », ce fleuve mythique où l’âme humaine, après avoir contemplé les « idées vraies » et avant de revenir sur terre, doit se baigner dans ses « eaux oublieuses ».
Il faut donc entendre que la Vérité́, c’est ce que serait (saurait) une âme qui, revenue parmi les hommes, se souviendrait encore de ce « monde des idées », là où elle a pu contempler la vraie essence de chaque chose. Une quête donc, un idéal d’une parole juste, vraie, honnête, et d’une lucidité́ sur soi- même.
« La « Parole de vérité́ » est aussi une parole qui met en jeu la mémoire. »
L’écriture de Frédérique Voruz prend racine dans son expérience personnelle, son enfance, sa vie, son vécu, et ce à travers le prisme de la psychanalyse lacanienne. Dans son travail, il est donc question du langage. Selon Lacan l’inconscient s’est construit sur le langage. Le bon analyste doit prononcer la phrase clef « on s’arrête là » au moment où point un mot qui nous échappe et par là même renseigne quelque chose de notre position. Ainsi notre inconscient change, et donc nous-même. Frédérique joint cet art de la parole à l’art du geste qu’est le théâtre, mettant en corps le processus psychanalytique, témoignant ainsi avec un humour débridé́ des méandres de son évolution intime. Le récit singulier devient universel, le théâtre devient le lieu de la sublimation, le second degré́ devient une arme de guérison, et par le théâtre, la tragédie devient comédie.
Le Grand Jour est le deuxième spectacle de la compagnie. Le premier, Lalalangue, était un seule en scène autobiographique. Le Grand Jour, bien que prenant racine dans l’histoire personnelle de Frédérique Voruz, s’en éloigne et tend davantage vers la fiction.